La grossesse est une période unique qui s’accompagne de nombreux bouleversements physiologiques. Pour veiller au bon déroulement de la grossesse et à la santé de la future maman et du bébé, un suivi biologique rigoureux est indispensable. Ce suivi s’adapte à chaque trimestre et permet de détecter précocement d’éventuelles anomalies. Voici un aperçu des examens biologiques recommandés à chaque étape de la grossesse.
Suivi biologique au 1er trimestre de la grossesse : Les examens essentiels
Le premier trimestre, jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (absence de menstruations), est une phase déterminante. Il s’agit de poser les bases du suivi médical, de détecter les facteurs de risque et de mettre en place une surveillance adaptée.
Confirmation de grossesse et groupe sanguin
La grossesse est confirmée par un dosage sanguin de la bêta-hCG. Cette hormone, sécrétée dès la nidation de l’embryon, permet de valider la présence et la progression de la grossesse. Un bilan sanguin est ensuite prescrit pour déterminer le groupe sanguin (ABO et Rhésus) de la patiente, et pour rechercher la présence d’agglutinines irrégulières, surtout si la mère est Rhésus négatif. Cette recherche est essentielle pour anticiper tout risque d’incompatibilité fœto-maternelle.
Dépistage des infections et immunités
Un panel de sérologies est réalisé pour vérifier si la future mère est immunisée contre certaines infections, notamment la toxoplasmose et la rubéole. En cas de non-immunité à la toxoplasmose, une surveillance sérologique mensuelle est instaurée. D’autres tests obligatoires permettent de dépister la syphilis (TPHA-VDRL), l’hépatite B et le VIH, avec l’accord éclairé de la patiente. Ces dépistages sont indispensables pour prévenir la transmission au fœtus et adapter la prise en charge.
Bilan métabolique et urinaire
Une glycémie à jeun est demandée pour dépister un éventuel diabète préexistant. Un hémogramme est également réalisé pour vérifier l’absence d’anémie et évaluer les plaquettes et globules blancs. Enfin, un examen cytobactériologique des urines (ECBU) est prescrit pour détecter des infections urinaires souvent asymptomatiques, mais potentiellement dangereuses pendant la grossesse.
Examens biologiques au 2e trimestre : Surveiller l’évolution de la grossesse
Le deuxième trimestre s’étend de la 14e à la 28e semaine d’aménorrhée. Durant cette période, les examens biologiques permettent de surveiller l’adaptation de l’organisme maternel aux besoins du fœtus, ainsi que de dépister certaines complications fréquentes.
Suivi des sérologies et immunités persistantes
Chez les femmes non immunisées contre la toxoplasmose, le test sérologique est renouvelé chaque mois. Pour les patientes Rhésus négatif, la recherche d’agglutinines irrégulières est répétée régulièrement afin de dépister la formation d’anticorps pouvant entraîner une maladie hémolytique du fœtus.
Dépistage du diabète gestationnel
Entre la 24e et la 28e semaine, un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) est proposé afin de dépister le diabète gestationnel. Ce test est particulièrement important car cette pathologie est fréquente et peut avoir des conséquences sur le déroulement de la grossesse et l’accouchement si elle n’est pas prise en charge.
Suivi hématologique et dépistage urinaire
Un nouveau bilan sanguin est effectué pour surveiller l’hémoglobine et détecter toute carence en fer. L’ECBU est à nouveau prescrit de manière systématique ou en cas de symptômes afin de prévenir les infections urinaires. Ces dernières peuvent favoriser des complications comme l’accouchement prématuré si elles ne sont pas traitées.
Suivi biologique au 3e trimestre : anticiper l’accouchement et assurer la sécurité
Le troisième trimestre, de la 28e semaine jusqu’à l’accouchement, nécessite une surveillance renforcée. L’objectif est d’anticiper les risques, de préparer la naissance et de garantir les meilleures conditions possibles pour la mère et le bébé.
Surveillance immunologique continue
Chez les femmes Rhésus négatif, les tests RAI continuent d’être réalisés chaque mois pour contrôler la présence éventuelle d’anticorps. Si la patiente est toujours non immunisée contre la toxoplasmose, le dépistage sérologique reste mensuel afin d’intervenir rapidement en cas de séroconversion.
Préparation à l’accouchement : bilan sanguin et coagulation
Un hémogramme est souvent réalisé pour s’assurer que le taux d’hémoglobine est suffisant avant l’accouchement. En cas d’antécédents médicaux particuliers, de prise d’anticoagulants ou de risque hémorragique, un bilan de coagulation est prescrit pour anticiper les complications lors de l’accouchement.
Dépistage du streptocoque B
Entre la 35e et la 38e semaine d’aménorrhée, un prélèvement vaginal est prescrit pour rechercher le streptocoque B. Cette bactérie, souvent présente de manière asymptomatique chez la mère, peut être transmise au nouveau-né pendant l’accouchement. Si elle est détectée, un traitement antibiotique sera administré pendant le travail pour prévenir une infection néonatale.
Conclusion
Le suivi biologique pendant la grossesse est un pilier essentiel de la surveillance prénatale. À chaque trimestre, des examens spécifiques sont réalisés pour accompagner les transformations du corps de la femme enceinte, protéger le fœtus et anticiper les éventuelles complications. Ce suivi individualisé permet d’aborder la maternité de manière plus sereine, avec un maximum de sécurité pour la mère comme pour l’enfant. Un accompagnement médical attentif et régulier est la clé d’une grossesse réussie et d’un accouchement sans risques.
FAQ
1. Qu’est-ce que la semaine d’aménorrhée (SA) ?
La semaine d’aménorrhée correspond au nombre de semaines depuis le premier jour des dernières règles. Elle sert à dater la grossesse, estimée à 40 SA, avec la conception généralement autour de 2 SA.
2. Que fait-on en cas d’incompatibilité Rh entre mère et fœtus ?
Si la mère est Rh négatif et le fœtus Rh positif, on administre des anti-D pour éviter la formation d’anticorps qui pourraient nuire au bébé, notamment à 28 SA et après l’accouchement.
3. Pourquoi mesure-t-on la β-hCG au premier trimestre de la grossesse ?
La β-hCG est une hormone produite dès l’implantation de l’embryon dans l’utérus. Son dosage sanguin permet de confirmer la grossesse et d’en suivre l’évolution au cours des premières semaines.
4. Que signifie une anémie chez la femme enceinte ?
L’anémie correspond à une diminution de la concentration en hémoglobine dans le sang. Chez la femme enceinte, elle peut provoquer une fatigue importante et augmenter les risques de complications pour la mère et le bébé, ce qui nécessite souvent un traitement par fer.
5. À quoi sert l’analyse des urines en début de grossesse ?
Elle permet de dépister des infections urinaires silencieuses. Non traitées, elles peuvent entraîner des complications comme une infection rénale ou un accouchement prématuré.